Les paniers de légumes bio, comment ça marche?

Les paniers de légumes bio. Vous savez, ceux auxquels vous vous inscrivez via Équiterre et qui vous garantissent une livraison hebdomadaire (ou bi-hedbomadaire selon le cas) de légumes bio? Je m’étais inscrite une année (en y réfléchissant, ça fait déjà 9 ans!) lorsque j’habitais en ville. J’avais globalement aimé l’expérience, sauf que. Il y a certaines contraintes.

Paniers de légumes bio - Panier no 6

J’avais bien aimé les légumes reçus, mais je trouvais difficile d’aller ramasser les légumes toutes les semaines au même moment (tsé, quand on est jeune!). En plus, je cuisinais pour moi seule. Je cuisinais aussi beaucoup moins que maintenant et j’aimais franchement moins les légumes (tsé, quand on est jeune!). J’avais donc souvent trop de légumes pour moi, et je me trouvais à en distribuer à droite et à gauche, dont toutes mes courgettes qui furent léguées à un collègue.

Depuis que j’ai déménagé en banlieue, je n’ai jamais trouvé de point de chute qui s’accordait à la fois à mon horaire et mes déplacements. Il faut dire que les points de chute des paniers bio sont plus facilement accessibles en ville, mais cela tend à changer. De plus en plus de points de chute sont disponibles en banlieue, dont un partenariat avec l’AMT pour des points de chute dans les gares.

Légumes paniers bio - fenouil oignon chou-rave brocoli carotte bettraves patisson

 

Le destin….

En ce moment, je lis beaucoup sur l’alimentation, les points de vues de personnes de plusieurs horizons ayant réfléchit à l’alimentation, tant de façon environnementale, éthique, économique même! Au moment où je finissais dans le train une de ces lectures, je me disais « Franchement Stéphanie, force-toi un peu et trouve-toi un fermier local, même si la saison est déjà commencée! ». En descendant du train, je tombe-tu pas sur un de ces nouveaux points de chute à ma gare! « C’est-tu pas bi-outiful ça? ».

Alors voilà. Comme je crois que parfois le destin tente de nous pousser dans le bon chemin, je suis allée m’inscrire « drèt-là ». Depuis deux semaines maintenant, je reçois des paniers bio.

Après ce long préambule, voici une présentation du concept des paniers bio ainsi que les avantages et inconvénients de s’y inscrire.

Le concept des paniers bio

En anglais, on dit CSA pour « Community supported agriculture ». En français, on parle d’ASC pour « Agriculture soutenue par la communauté », mais on entend plus souvent parler simplement des paniers bio. Principlament, Équiterre coordonne cette initiative au Québec, bien qu’il y ait également certaines fermes qui le fassent de manière indépendante. Le réseau établi par Équiterre facilitera votre tâche si vous êtes en ville et ne connaissez pas de fermiers à côté de chez vous.

Le concept est qu’en vous inscrivant à l’avance, vous aider le producteur à planifier sa saison. Il sait combien de paniers récolter et quels jours de la semaine. Cela assure une certaine stabilité au fermier, chose plutôt rare en agriculture.

Par ailleurs, en payant à l’avance (on peut également parfois étaler les paiements selon le fermier avec qui on fait affaire), on garantit certains revenus au fermier. Plus qu’une commande à l’avance, les paniers bio sont également une façon de partager le risque avec le fermier. On achète une part de la récolte. Dans les années abondantes, on reçoit beaucoup de produits. Lors d’une moins bonne année, on reçoit possiblement moins de légumes.

Comment cela fonctionne les paniers bio?

Des fermiers s’engagent à livrer un panier de légumes bio chaque semaine aux participants pendant l’été. Habituellement, on s’inscrit en début de saison (mars-avril). Plusieurs fermiers organisent des rencontres au début de l’année pour rencontrer les futurs partenaires. C’est l’occasion de leur poser toutes vous questions.

Au cours de la saison de production (habituellement à partir du mois de juin), les paniers sont livrés au point de chute chaque semaine. Certains fermiers ont également quelques produits additionnels qu’ils peuvent vendre, comme de l’huile de tournesol, du miel local, des légumes additionnels, etc. Apportez vos sacs et passez chercher votre panier en rentrant à la maison.

Si vous n’êtes pas inscrits, sachez qu’il reste parfois des places au cours de la saison. Il n’est peut-être pas trop tard pour vous inscrire!

Avantages des paniers bio

Une source régulière d’approvisionnement en légumes. Cela me force à en manger.

Les paniers bio sont remplis de légumes…. roulement de tambours…. biologiques! Je sais que vous n’en étiez pas certains, mais c’est un fait, les légumes sont bio! Je ne suis pas un fervente militante du bio. Je crois surtout qu’il faille modifier les pratiques de cultures plutôt que de faire pousser des légumes bio de façon industrielle, mais le côté bio est tout de même intéressant. Surtout que…

…. les paniers bio sont remplis de légumes locaux, et produits par des maraîchers qui ne pratiquent pas de mono-culture intensive (sinon, ils n’auraient qu’un ou deux légumes à nous offrir en quantité absurde pendant trois semaines!). C’est surtout cette méthode de culture diversifiée qui m’attire dans les paniers bio.

L’accès au fermier/producteur. C’est chouette de pouvoir demander conseil à la personne qui produit l’objet du conseil : un truc pour conserver le basilic, quoi faire avec mille-et-une courgettes, etc. Il y a également une journée portes ouvertes de la ferme, moment où vous pouvez aller découvrir l’endroit d’où proviennent vos légumes. La plupart des fermes offrent également des recettes et conseils sur leur site web ou par une lettre d’information.

Les paniers nous aident à découvrir de nouveaux légumes. Si vous êtes comme moi, vous n’avez pas de problème à acheter à l’épicerie ou au marché un légume inconnu Par contre, ce genre de coup de tête suit habituellement un coup de cœur pour un truc à l’allure attirante. Et je dois avouer qu’il y a certains légumes, comme le pâtisson ou le chou-rave, pour lesquels je n’éprouvais absolument aucun coup de cœur. Il y en a encore d’autres, comme les fleurs d’ail, que j’ai découverts dans mon panier et que je n’avais jamais vus à l’épicerie avant (il y a 9 ans, il n’y avait pas de fleurs d’ail à l’épicerie, ou alors je ne les ai jamais vues).

Stimuler la créativité culinaire. Au bout de quelques semaines de courgettes dans le panier, vous êtes obligés de trouver autre chose à faire avec que le-même-truc-que-vous-faites-tout-le-temps. Quand on fait son marché, on peut décider de ne pas acheter de courgette une semaine. Par contre, quand elles sont dans notre panier bio, il faut se creuser les méninges! Cela amène parfois de belles découvertes (et je l’avoue, un désastre occasionnel…). De plus, comme on ne sait pas toujours à l’avance ce qu’on aura, il faut parfois apprendre à improviser.

Les inconvénients des paniers de légumes (qui n’en sont pas tellement!)

C’est une fois par semaine, toutes les semaines, au même endroit et à la même heure: cela demande de planifier en conséquence. Une fois que l’on a trouvé un point de chute qui nous convient, il faut s’assurer d’y aller toutes les semaines. Mais la plupart des fermiers sont accommodants d’une façon ou une l’autre : ramassage du panier le lendemain à la ferme, ou encore, vous pouvez envoyer un ami. Plusieurs offrent aussi une certaine flexibilité pour les vacances.

On ne sait pas ce qu’on aura dans notre panier. Pour les adeptes de la planification qui se moquent bien du premier inconvénient, celui-ci peut être embêtant. On ne peut prévoir le dimanche tous les accompagnements de la semaine ou le contenu exact de chacune des salades. Mais cela se transforme en avantage pour moi, en devenant un stimulant pour la créativité culinaire (voir plus haut). Plusieurs fermiers offrent un panier d’échange, pour échanger les trucs qui vous horripilent.

Mais je veux des tomates au mois de juin! Et bien voilà. Les tomates au Québec, cela ne pousse pas au mois de juin, à moins que votre fermier ne cultive en serre. Et les asperges ne sont plus disponibles après la mi-mai. Mais voilà, il faut apprendre à vivre et se nourrir avec les aliments saisonniers! Vous devrez (ré-)apprendre la saisonnalité des fruits et légumes du Québec. Ce n’est toutefois pas une si mauvaise chose.

Stéphanie Rault